Lost In Translation ou « Comment j’ai retrouvé la motivation »

Ces 4 derniers mois ont été compliqués pour moi. Ceux qui me connaissent et qui me suivent l’ont compris.
J’étais totalement perdu (je le suis encore un peu d’ailleurs) dans mes propres pensées, j’étais prisonnier de mes propres démons.
Comme les deux personnages du film dont il est question aujourd’hui.

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(On va parler du film… Enfin en quelque sorte)

Lost In Translation raconte l’histoire de Bob et Charlotte. Un acteur déchu et une étudiante tout droit sortie d’une fac de philo, qui font tous les deux face à une crise existentielle profonde pendant leur court séjour à Tokyo.

Le film sera basiquement une histoire d’amour entre ces deux personnages, si différents mais se ressemblants tellement intérieurement.
Mais voir Lost In Translation comme un pur objet de romantisme comme un Before Sunrise ça serait faire une faute énorme. C’est avant tout un film comique, très grinçant: qui utilise la barrière de la langue pour mettre en exergue l’absurdité du monde et l’impossibilité de communiquer.

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(Passage absolument culte, typique de l’humour du film)

L’utilisation du comique ici est très particulière parce qu’elle n’est pas une fin en soit. Coppola ne fait pas rire juste pour faire rire, les situations comiques, les décalages sont là pour montrer de un:
-La perte de repères de nos personnages (Comme le titre l’indique)
Mais surtout de deux:
-Leur point de vue sur la vie. Ce sont des personnages déprimés qui ne voient plus que de l’absurdité partout.

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(Il n’y a pas que les personnages Japonais qui créent du décalage
de l’absurde et du vide: il y’a aussi ce personnage d’actrice
Hollywoodienne au nom totalement oubliable)

C’est pour ça que je me suis senti profondément connecté au film: parce que comme ses personnages, je ne suis plus sûr que quoi que ce soit ait de sens dans la vie en général.
Et le film solutionne ce problème de l’absurdité.
Bob et Charlotte finissent par s’y retrouver, et mettre de l’ordre dans leur vie.

Alors que les deux personnages sont en manque total de repères, une fois qu’ils se rencontrent tout paraît plus doux. Ce qui paraît être une façon pour la réalisatrice de dire: « L’amour solutionne tout vos problèmes, même vos questions existentielles les plus profondes, il suffit juste de trouver l’amour » mais selon moi il y’a quelque chose d’un peu plus profond que ça.

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(Je pense à la scène du karaoké: où les deux protagonistes passent au delà
de l’absurde et du ridicule et s’assument complétement)

Le fait est que: rien ne change profondément avant et après la rencontre de nos deux protagonistes. Leur environnement n’est pas devenu plus ou moins sensé. Ce que dit le film (je pense) c’est qu’il faut embrasser l’absurdité que le monde a à nous proposer; avec un regard bienveillant. Parfois il nous faudra quelqu’un, quelque chose pour voir que: ce qui compte ce n’est pas le grand vide profond que représente tout le non sens qu’est la vie, mais bien ce que l’on fait de ce grand vide. Rien n’a vraiment de sens, et alors ?
Ce n’est pas pour autant qu’on ne doit ne plus rien faire, se laisser aller. Tant que cette personne, cette chose, a un tant soit peu de sens, ne serait-ce qu’une seconde; tout aura du sens pour l’éternité.

Alors voilà: ce film m’a fait tout simplement réaliser qu’il faut prendre les choses comme elles sont, qu’il ne faut pas se laisser décourager au moindre obstacle, mais que surtout: il faut se concentrer sur les choses qu’on aime.
Il faut cultiver la motivation, et l’inspiration: même si ce sont deux choses ondulantes il faut les faire grandir plutôt que de les laisser dépérir.

Bref, il est encore un peu tôt affirmer que ce film m’a fait faire un déclic, étant donné que je ne l’ai vu qu’hier. Mais ce que je peux vous dire avec certitude c’est que: ce film fait du bien.
Il est optimiste, beau, drôle; il me redonne la pêche.

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(Scène anodine, mais qui a su m’hypnotiser par ses images
mais surtout grâce à sa musique: merci My Bloody Valentine)

Je n’ai pas tant parlé du film en soit, je ne l’ai pas tant analysé que ça non plus, malgré le fait que ce soit un film profond qui mérite beaucoup d’attention. Mais c’est parce que tout ça n’était pas vraiment important.
Ce qui était vraiment important pour moi ce n’était pas toutes les considérations artistiques que j’aurai pu avoir autour du film. Ce qui est important c’est que ce film m’a fait réfléchir.
Pas de la même manière qu’un Blade Runner, un Inception, ou un Godard.
Il m’a fait réfléchir parce qu’il m’a donné une clé pour mieux appréhender ma vie et ce que je traversais en ce moment. Et même si cette sensation peut être éphémère: peu de films arrivent à faire ça.

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